Books

la science de l’homéopathie – page 65

« Les premiers clichés ouvrirent une véritable" fenêtre
sur l’inconnu ", avouent les Kirlian. Une feuille d’arbre placée
dans un champ électrique haute fréquence révélait un monde
de petits points lumineux. Autour de la feuille, on voyait des
petites flammes turquoise et orange, issues du centre par des
canaux bien définis. Un doigt humain, lui, apparaissait comme
une carte d’état-major au tracé complexe, faite de points, de
lignes, de cratères de lumière et de flammes. Certaines,
portions du doigt ressemblaient à des lanternes japonaises,
illuminées par une lumière interne.
« Mais les photographies ne pouvaient donner que des
images figées et immobiles. Les Kirlian inventèrent un appa-
reil spécial qui leur permettrait d’observer directement le
phénomène en action. Kirlian plaça le premier sa main sous les
lentilles des instruments optiques, et mit le contact. Le monde
étonnant de l’invisible apparut soudain devant les yeux de
Semyon et de Valentina.
« On eût dit la voie lactée au milieu d’un ciel étoilé. A
l’intérieur de la main, un feu d’artifice éclatait sur un fond
d’azur et d’or, des gerbes d’étincelles multicolores jaillissaient
au milieu de flammes et d’éclairs éblouissants. Certaines
lumières avaient l’éclat régulier des cierges, d’autres encore
éclataient, aveuglantes, pour ensuite se ternir lente-
ment … (8). » *
L’aspect spectaculaire des photographies prises au moyen
de cette technique enthousiasma les chercheurs du monde
entier; nombreux furent ceux qui se rendirent en URSS pour y
chercher des informations techniques. Depuis, des masses de
photographies produites dans les laboratoires américains ont
été reproduites dans les journaux et les magazines. Mais, que
représentent réellement ces couleurs et ces lumières? Sont-
elles les images de l’ « aura humaine », comme d’aucuns
aimeraient le croire ou seulement des phénomènes artificiels
dépourvus de signification? William A. Tiller, professeur des
sciences de la matière à Stanford University, s’est spécialement
intéressé aux recherches Kilian.
« Il suffit de lire l’œuvre de Lœb pour réaliser que nous
avons affaire, ici, à des phénomènes de décharge coronale
appelées « streamers ». Au cours de ce processus, quelques
électrons sont d’abord produits dans l’espace séparant les
électrodes par les rayonnements cosmiques, les radiations UV
ou le champ d’émission de la cathode. Ces électrons sont
accélérés par le champ et ionisent les molécules de l’air en
produisant une croissance exponentielle du nombre d’électrons
* Extrait de la traduction française parue aux Editions Robert Laffont.