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la science de l’homéopathie – page 244

que les cas terminaux requièrent essentiellement des remèdes
inhabituels – comme par exemple Aurum muriaticum,
Euphorbium, Tellurium, etc. Le plus souvent les homéopathes
débutants ne connaissent pas ces remèdes et en conséquence,
ils devraient adresser ces cas à un confrère plus expérimenté.
Lorsqu’on traite un cas terminal, il ne faut pas espérer
supprimer toutes les douleurs. Même si l’homéopathe réussit à
soulager les souffrances les plus intenses, il lui sera impossible
de produire un état libre de toute souffrance. Il faut accepter
ce fait. Si l’homéopathe refuse cette limitation, il risque
d’établir une prescription hasardeuse qui produira une
rechute. La douleur devient alors rapidement aussi intense
que si le malade n’avait pas été traité.
On entend souvent dire dans les milieux homéopathiques
que l’administration de remèdes palliatifs dans des cas termi-
naux peut abréger charitablement les jours du patient. Cette
question mérite plus ample réflexion. Je n’ai jamais observé,
personnellement, un tel effet. Je me souviens d’un cas remon-
tant à mes premières années de pratique. Une femme souffrait
d’un cancer du sein avec des métastases osseuses. Elle souf-
frait tellement qu’elle en hurlait toute la journée et personne
ne lui donnait plus de quelques jours à vivre. Les médecins
refusaient de l’hospitaliser arguant que cela ne serait d’aucune
utilité et qu’il valait mieux lui permettre de mourir chez elle.
Sa famille fit donc appel à moi en dernier recours. Je leur
expliquai qu’à ma connaissance, les remèdes homéopathiques
pourraient lui procurer un certain soulagement mais ris-
quaient d’abréger ses jours. Tout le monde en accepta l’augure
et un traitement fut entrepris. A ma grande surprise, les
remèdes soulagèrent les souffrances les plus intenses de cette
malade et prolongèrent sa vie de dix-huit mois! Pendant tout
ce temps, cette dame demeura faible – ses activités quotidien-
nes se limitaient pratiquement à regarder la télévision – mais
elle ne souffrait plus de manière intolérable et son activité
mentale était préservée.
Ce cas illustre également de façon dramatique l’impor-
tance de ne pas vouloir supprimer à tout prix les souffrances
mineures. La patiente se plaignait de douleurs dans les
mollets que les remèdes ne réussissaient pas à soulager. Un
médecin allopathe déclara qu’il s’agissait de simples douleurs
« rhumatismales» qui ne résisteraient pas à des vitamines. La
dame reçut de fortes doses de vitamines et dans les trois jours
qui suivirent elle fit une rechute d’une intensité telle que les
remèdes homéopathiques s’avérèrent totalement inefficaces.
Hospitalisée, on lui administra des drogues allopathiques, et