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la science de l’homéopathie – page 239

l’interruption du traitement allopathique peut prendre des
proportions dangereuses. L’homéopathe doit posséder d’excel-
lentes connaissances médicales pour traiter de tels cas et se
montrer très adroit dans le choix des remèdes et du moment
de leur prescription. Son temps risque d’être monopolisé par
de tels patients et il est fréquent qu’il faille les hospitaliser
pendant une longue période. Enfin, l’homéopathe ne doit pas
minimiser le risque légal. Ces cas sont si difficiles que les
risques d’un traitement homéopathique s’ajoutant aux dan-
gers de l’interruption d’un traitement allopathique placent
parfois 1 ‘homéopathe dans une situation délicate. Il est
navrant de devoir refuser des patients qui auraient pu être
guéris s’ils s’étaient tournés d’emblée vers l’homéopathie.
Toutefois, tant que nous ne possèderons pas d’écoles et
d’hôpitaux homéopathiques nous serons dans l’impossibilité
de les assumer.
Il arrive cependant que l’on rencontre des patients vérita-
blement désireux de se libérer des drogues allopathiques et
d’être traités homéopathiquement et que l’on ait le désir
d’essayer de les aider. Je vais donc m’efforcer de dégager
certains principes de mon expérience personnelle afin d’aider
les homéopathes qualifiés à se confronter à cette situation. Il
importe tout d’abord de n’accepter de tels cas qu’après que
1 ‘homéopathe et le patient aient clairement évalué les consé-
quences d’une telle décision. Il est facile pour un patient de
choisir, dans un moment de désespoir, d’assumer les souffran-
ces et les risques annoncés. Il est possible également que
l’homéopathe ne mesure pas l’étendue réelle de la situation et
qu’il regrette sa décision après plusieurs semaines, voire
plusieurs mois d’un travail frustrant, et de nuits d’insomnie. Il
ne faut pas sous-estimer les difficultés d’une telle entreprise.
Patient et médecin doivent mûrir sagement leur décision et en
discuter avec la famille. Dans la plus grande majorité des
cas, il s’agit de patients soumis depuis de nombreuses années à
un traitement à base de cortisone.
S’il accepte le cas, l’homéopathe doit commencer par
passer minutieusement en revue les antécédents personnels et
familiaux du patient. Il doit s’efforcer de dégager une image
précise du cas avant le début du traitement allopathique. Il est
difficile pour le malade de se remémorer tous les détails mais
il faut savoir que toutes ces informations sont d’une impor-
tance capitale. Il convient ensuite de rechercher les symptô-
mes les plus constants, les plus individualisés et les plus
caractéristiques qui se sont manifestés au cours des années de
traitement. Enfin, il faut s’intéresser aux symptômes actuels