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la science de l’homéopathie – page 235

dernière nécessitera le choix d’un nouveau remède. L’homéo-
pathe doit donc revoir fréquemment de tels patients, les
inviter à le contacter au moindre signe de rechute. Il n’attend
pas que le portrait du remède devienne parfaitement clair
parce que les rechutes risquent de prendre des proportions
inquiétantes en un très court laps de temps. Il doit avoir
suffisamment d’expérience pour être capable de prescrire
rapidement le remède qui s’impose – c’est pourquoi les
débutants ne devraient pas assumer de telles responsabilités.
La moindre erreur risque de faire dégénérer le cas et de rendre
impossible la sélection d’un nouveau remède. L’homéopathe
ne peut donc s’offrir le luxe de « voir venir », et n’a pas de
marge d’erreur.

Les cas incurables réagissent souvent en produisant les
symptômes pathognomoniques du remède sans amélioration
conséquente. C’est alors un mauvais signe et il convient
d’établir rapidement une nouvelle prescription. Chez un indi-
vidu sain ou ayant une constitution relativement forte, une
telle réaction peut être un signe positif parce qu’elle est
généralement suivie par une amélioration de l’état de santé
général du patient. Le mécanisme de défense des patients
incurables est trop affaibli. Un remède correspondant de près,
sans être pour autant le simillimum, le stimule de manière
morbide plus que thérapeutique. Aussi, la seule démarche
dans ce cas consiste à revoir quels étaient les symptômes
présents au moment de la prescription; si par chance il est
possible de trouver un meilleur remède correspondant de plus
près au portrait symptomatique on restaurera l’ordre du
système.

Intéressons-nous maintenant au cas de patients curables
ayant été perturbés par des prescriptions homéopathiques
imprécises. Même si le diagnostic original était grave, il y
avait des signes d’une forte constitution: patient jeune et
ayant réagi positivement à un ou deux des remèdes prescrits.
Depuis environ un an aucune des nouvelles prescriptions ne
semble avoir eu d’effet durable. L’homéopathe peut raisonna-
blement conclure que le cas est toujours curable et essayer de
trouver une série de remèdes qui produiront la guérison.

Si l’état du patient n’est pas trop sérieux, le plus souhaita-
ble est d’attendre que le mécanisme de défense se stabilise et
produise un portrait symptomatique reconnaissable. Ceci
risque de demander entre trois et dix mois ce qui n’est pas
valable dans tous les cas. (Il ne faut toutefois pas négliger le
fait que certains patients sont effectivement capables d’atten-
dre aussi longtemps.)