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la science de l’homéopathie – page 217

ble. La supprimer reviendrait à aller à l’encontre du processus
de guérison.
L’aggravation homéopathique dans la majorité des cas
n’est pas dangereuse. Le mécanisme de défense répond tou-
jours au principe fondamental de la cybernétique, à savoir que
tout système fortement organisé réagira à un stimulus par la
meilleure réponse possible dont il est capable à un moment
donné. C’est pourquoi s’il existe un symptôme pathologique
susceptible d’endommager l’organisme comme par exemple
une forte hypertension, il sera immédiatement amélioré alors
que d’autres symptômes seront aggravés au cours de la crise
thérapeutique. C’est là un principe important à ne jamais
oublier.
En revanche, le renouvellement d’un remède inapproprié
peut entraîner une aggravation nocive. Si on interprète mal la
réponse du patient et que l’on continue à prescrire le remède,
le mécanisme de défense risque d’être exagérément stimulé et
des désordres peuvent se manifester. (Précisons que cela ne se
produit qu’après un nombre excessif de répétitions.)
Dans les cas pathologiques graves, la constitution du
patient étant sérieusement affaiblie, il convient également de
se montrer prudent à l’égard des aggravations homéopathi-
ques. Dans de tels cas, une guérison est possible puisque
l’organisme a suffisamment de force pour produire une aggra-
vation; l’homéopathe doit toutefois suivre le cas de près. C’est
dans ces circonstances qu’il est important que le praticien
homéopathe possède une bonne connaissance allopathique
afin de déterminer lorsque le cas évolue vers une modification
pathologique grave. Il doit alors être capable de prescrire au
bon moment le nouveau remède approprié. Ces aggravations
sont difficiles à maîtriser et se rencontrent le plus souvent
chez des patients hospitalisés. Il est donc peu probable qu’un
débutant se trouve confronté à ce type de difficultés.
Le choléra nous offre une excellente analogie. La plupart
des maladies infectieuses suscitent une réaction de la part du
mécanisme de défense qui se traduit par une forte tempéra-
ture, des malaises, des douleurs musculaires, de l’anorexie, et
divers autres symptômes. Dans le cas du choléra, la réaction
de défense est si grave qu’elle risque de tuer le patient; ce n’est
pas le micro-organisme qui provoque la mort mais plutôt la
diarrhée (et par conséquent la déshydratation) qui a pourtant
pour objectif d’éliminer les bactéries de l’organisme. C’est ce
qui explique que le traitement allopathique du choléra peut
sauver des vies – non grâce aux antibiotiques mais en luttant
contre la déshydratation. Une fois la réaction de défense