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la science de l’homéopathie – page 178

à l’homéopathe de définir avec certitude si cette peur consti-
tue un symptôme significatif ou non.
En définitive, l’homéopathe dispose d’une masse de symp-
tômes qu’il ne sait comment évaluer. Il doit se montrer
sceptique à l’égard des explications avancées par le patient et
être circonspect. Il importe qu’il ait présent à l’esprit la
différence qui existe entre « cause déclenchante » sur laquelle
les intellectuels ont tendance à se concentrer, et « susceptibi-
lité » à cette cause.
Les intellectuels ont souvent lu toute sorte de théories sur
les régimes, les vitamines, etc. et en ont mis certaines en
pratique sans tenir compte de leur tempérament. Souffrent-ils
d’asthme, d’un ulcère duodénal, de constipation, etc., ils
proscrivent le sel de leur alimentation pour avoir lu un jour
que le sel était un fléau pour l’humanité . .Ils aimaient ce
condiment et leur métabolisme en réclamait d’une façon
supérieure à la normale. En le supprimant de leur alimenta-
tion, non seulement ils ont éliminé un symptôme significatif,
mais surtout ils ont créé un déséquilibre organique suscepti-
ble d’engendrer dépression, irritabilité ou tendance à la
somnolence, etc. A ce nouveau stade, il se peut qu’ils décident
à la suite de la lecture d’ouvrages diététiques, de prendre des
mégadoses de vitamines B afin de corriger ce qu’ils considè-
rent comme une carence vitaminique. Et c’est un cercle
vicieux.
Au moment où il vient consulter un homéopathe, l’intel-
lectuel a à ce point utilisé ses facultés mentales pour interférer
avec l’expression naturelle de son propre organisme qu’il est
pratiquement impossible de découvrir qu’elle était l’intention
initiale de son mécanisme de défense. Le patient sera capable
d’expliquer la raison de chacune des modifications mais
l’homéopathe, lui, sera dans l’impossibilité de discerner quels
symptômes sont le résultat d’interférences extérieures et quels
autres expriment la pathologie véritable. Dans une telle
situation, l’homéopathe n’a qu’une solution: conseiller à son
patient de renoncer aux vitamines, de manger tout ce dont il a
envie et de laisser passer quelques mois avant de venir le
consulter à nouveau.
Un autre problème posé par les intellectuels est le fait
qu’ils veulent systématiquement participer à toute prise de
décision, connaître le pourquoi et le comment des moindres
détails du processus thérapeutique. Il va de soi que les
patients ont la responsabilité de leur santé et qu’ils peuvent se
permettre de s’informer de leurs progrès, du pronostic et de la
logique des soins qu’on leur dispense mais il est impossible de