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la science de l’homéopathie – page 169

céder aux préjugés. Voici son commentaire de l’Aphorisme 100
de Hahnemann:
« Prenez bonne note de cela, ne l’oubliez pas, soulignez-le
plusieurs fois à l’encre rouge, inscrivez-le partout en gros
caractères, ne le perdez jamais de vue, restez-en imprégnés. La
chose la plus importante à se rappeler, lorsque vous examinez
un malade, consiste à oublier complètement d’avoir déjà vu un
cas semblable, même s’il paraît identique. Si vous n’adoptez
pas cette façon de voir, votre esprit restera farci de préjugés et
tous vos efforts deviendront vains. Je suis moi-même obligé de
me faire violence chaque fois que je rencontre un nouveau cas
et je m’ingénie sans répit à m’imposer cette discipline, afin de
ne jamais être influencé par le souvenir de cas similaires que
j’aurais rencontrés et guéris précédemment, car cela ne ferait
qu’embrumer mon cerveau de préjugés (2). »
Au cours de la prise de l’observation, l’imagination et la
sensibilité du thérapeute sont totalement impliquées. Même
s’il n’est pas possible de vivre l’ensemble des émotions qu’ex-
posent les patients au cours d’une journée il faut s’employer
cependant à faire taire ses préjugés et à utiliser son imagina-
tion pour voir les « choses» avec les yeux de ses patients, ne
fut-ce qu’un instant.
Lorsque l’un d’eux décrit un symptôme totalement étran-
ger à l’expérience personnelle du praticien par exemple: « la
peur de la foule », celui-ci devra se demander:
Est-ce un sentiment d’oppression ou de suffocation engen-
dré par le fait d’évoluer dans un espace clos?
Est-ce la peur d’être victime d’une agression?
Est-ce la crainte de ne pouvoir fuir dans le cas d’un
désastre éventuel et imaginaire?
Est-ce la sensibilité excessive aux souffrances des indivi-
dus qui constituent cette foule?
Est-ce la sensation de perte d’identité personnelle au
profit d’une identité nouvelle: la foule?
Cette « gymnastique» cérébrale permet à l’homéopathe
de poser les questions qui l’aideront à mieux cerner la
signification profonde d’un symptôme spécifique. En agissant
ainsi il prouve par ailleurs à son patient l’intérêt qu’il porte à
son problème ainsi que sa capacité à comprendre ses expérien-
ces ou ses pensées les plus intimes.
Ce processus est identique à celui qui se déroule au cours
de l’étude de la Materia Medica. Lorsqu’il découvre la Materia
Medica, le débutant se sent submergé par la masse d’informa-
tions apparemment incohérentes à laquelle il se trouve
confronté. Si chaque symptôme est envisagé de la manière