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la science de l’homéopathie – page 15

une profonde évolution spirituelle, la médecine, elle, demeura
dans les ténèbres, ne sachant que pratiquer la purgation et la
saignée.
Le décalage entre la pensée scientifique et la pensée
médicale s’accentua encore au cours des XVIIIe et XIXe siècles.
C’est à cette époque pourtant que, pour la première fois dans
l’histoire de la médecine, un médecin allemand, Samuel
Hahnemann, formula les principes et les lois régissant la santé
et la maladie et en prouva cliniquement le bien-fondé. La
pensée de Hahnemann était malheureusement trop en avance
sur celle de son époque. Elle faisait appel à des notions que la
science moderne commence seulement à entrevoir et rares
furent les médecins qui en saisirent la portée.
Des concepts plus matérialistes comme ceux de Louis
Pasteur furent en revanche largement acceptés. La théorie sur
la nature des microbes donna à tous l’espoir qu’il serait enfin
possible de vaincre la maladie puisqu’on en connaissait
maintenant les causes. On arrive cependant aujourd’hui à la
conclusion que microbe et susceptibilité individuelle inter-
viennent simultanément dans le processus de la maladie (18-
19). Mais, la médecine moderne semble fermer les yeux sur ce
fait, traquant toujours de nouveaux microbes grâce à de
nouveaux antibiotiques.
L’obsession des chercheurs médicaux à mettre en évi-
dence des facteurs concrets responsables, et ce en dépit de
résultats qui s’avèrent toujours plus décevants, conduit à
l’élaboration de remèdes de plus en plus toxiques qui devien-
nent, eux-mêmes, une menace pour la santé publique (20-23).
Beaucoup s’accordent aujourd’hui à reconnaître que la
recherche forcenée d’un agent pathogène responsable ne peut
plus servir de base à la thérapeutique moderne. Des remèdes
prescrits pour l’asthme, les ulcères, l’arthrose, l’épilepsie, les
troubles cardiaques ou même la dépression nerveuse ne sont
pas conçus pour guérir. Ils n’attaquent pas la cause et se
contentent d’offrir un espoir de soulagement – pour autant
qu’on ne prenne pas en considération le danger de leurs effets
secondaires. Ceci traduit l’Impuissance de la médecine
moderne à traiter efficacement un grand nombre de maladies
(10-17).
Nous voyons ainsi que la médecine orthodoxe que nous
nommerons dans cet ouvrage « allopathie» (du grec allo
(autre) et pathos (ce que l’on éprouve) a édifié une structure
essentiellement riche en matière de finances, d’inertie institu-
tionnelle et de relations publiques. Au sein d’une société
scientifique qui expérimente les plus grands progrès technolo-