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la science de l’homéopathie – page 133

modifié le tableau symptomatologique rendant toute prescrip-
tion ultérieure difficile.

Certains homéopathes amorcent un traitement en prescri-
vant de façon routinière les divers nosodes susceptibles de
correspondre aux antécédents du malade. Ils se fondent sur le
fait que les miasmes doivent être « éliminés» avant de
pouvoir prescrire le remède constitutionnel. Cette pratique est
inconséquente car qui peut affirmer quelle maladie dans les
antécédents du patient se trouve à l’origine de la prédisposi-
tion actuelle et dans quel ordre se présentent les couches de
prédisposition? L’un des nosodes prescrits aura parfois un
certain effet bénéfique, mais si l’on n’observe pas le temps
nécessaire avant de prescrire un autre remède, cet éventuel
bénéfice se trouvera annulé. Il est toujours indispensable de
considérer un cas dans sa totalité et de n’établir une prescrip-
tion qu’après s’être soigneusement interrogé sur le meilleur
choix possible en matière de remède, de dilution et de
fréquence de prescription, compte tenu des lois et des princi-
pes que nous avons énumérés ci-dessus.

Une bonne connaissance des miasmes a une valeur prévi-
sionnelle énorme et confirme de manière convaincante la
théorie des maladies chroniques. Telle cas d’une jeune fille de
vingt ans amenée en consultation par son père parce qu’elle
souffrait de sévères maux de tête. La symptomalotogie indi-
quait clairement Medorrhinum (nosode préparé à partir de
décharges gonocociques). J’interrogeai discrètement son père
et à la question de savoir s’il avait eu, dans sa jeunesse, une
blennorragie, il me répondit: « Qui n’en a pas eu?».
Medorrhinum fut le remède choisi et la patiente fut prompte-
ment guérie.

Nous voyons qu’une distinction s’impose absolument. La
patiente n’avait pas de gonorrhée, ni même de symptomatolo-
gie vénérienne. Il est même possible qu’avant le traitement
son organisme fut suffisamment débilité pour ne pas être
susceptible à la gonorrhée, par exemple (alors qu’il pouvait le
devenir après le traitement dans la mesure où son système de
défense s’est trouvé renforcé). L’influence miasmatique se
manifestait néanmoins, comme nous avons pu le constater,
par une symptomatologie précise et spécifique, connue grâce
aux expérimentations approfondies du Medorrhinum. Si nous
Possédions les mêmes expérimentations de tous les nosodes
correspondant aux miasmes connus, la pratique homéopathi-
que s’en trouverait simplifiée.
. La figure 10 est la représentation schématique de plu-
sieurs couches de prédispositions. A la base de chacune se