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la science de l’homéopathie – page 113

plus capable de rétablir l’équilibre originel; même avec un
traitement homéopathique de qualité, il lui faudra des années
avant de retrouver son niveau originel et qu’il soit ensuite
possible d’envisager de soulager la maladie initiale.

Les individus affaiblis par les traitements allopathiques
sont fréquemment « protégés» contre certaines infections et
epidémies; voilà un paradoxe curieux! Ceci provient du fait
que le centre de gravité de la susceptibilité s’est déplacé vers
les régions vitales de l’organisme et que la sensibilité aux
niveaux superficiels n’est plus suffisante pour provoquer de
réaction symptomatique. Cette « protection» ne doit donc pas
être considérée comme le signe d’une amélioration de l’état de
santé mais, au contraire, comme celui de sa dégradation.

Dans le cas d’un sujet ayant contracté la syphilis, il se
développe un chancre qui sera traité durant deux semaines au
moyen de fortes doses de pénicilline. Le chancre disparaît et le
patient est considéré comme guéri. La recherche et l’expé-
rience clinique montrent que cette personne ne peut plus
contracter un chancre. Une telle « immunité» apparente n’est
pas le signe d’une amélioration quelconque de son état de
santé mais plutôt l’indication de la dégradation de la capacité
du mécanisme de défense à maintenir les symptômes aux
niveaux périphériques de l’organisme. D’un point de vue
homéopathique, il s’agit d’une « suppression », L’organisme
dans son ensemble souffre plus qu’au cours de la phase
initiale. Après une période de trois à six mois, le stade
secondaire de la syphilis se manifestera sous forme d’éruption
cutanée sur une autre partie du corps. Après plusieurs années,
le stade tertiaire se manifestera par une dégénérescence du
système nerveux central, voire par des troubles mentaux.
Durant ces phases ultérieures, le patient est encore « immu-
nisé » contre une nouvelle infection mais il est évident qu’une
telle immunité ne peut être le signe d’une amélioration (1).

Ainsi, compte tenu des effets suppressifs graves des
thérapeutiques classiques, les médecins doivent posséder une
connaissance précise des antécédents du patient. Il est alors
Possible de reconnaître les maladies iatrogènes et de détermi-
ner leurs influences suppressives dans la vie du patient.

Il est important, dans un contexte plus large, de prendre
conscience de l’effet systématique de ces thérapeutiques sur
des populations entières. Ainsi que l’ont décrit Ivan Illich dans
Nemésis Médicale (2) et Allen Klass dans There’s Gold in them
Thar Pills (3), l’ensemble de l’ « establishment» médical
s’ emploie activement à préserver le modèle actuel de la
maladie et de la thérapeutique. Les statistiques démontrent