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la science de l’homéopathie – page 236

Si l’homéopathe est en possession de l’observation prise
au cours de la première consultation, il sera important
d’étudier le portrait symptomatique initial. Il constate parfois
que la première prescription était erronée et qu’elle a contri-
bué à perturber l’ensemble du cas. D’autres fois, le remède
initial était correct mais le praticien a interféré trop rapide-
ment avec de nouveaux remèdes. L’étude de la première
observation permet souvent de discerner un portrait sympto-
matique autorisant l’établissement d’une nouvelle prescrip-
tion susceptible de rééquilibrer le cas.
Cette démarche peut donner de bons résultats même si le
remède choisi ne paraît pas correspondre au portrait sympto-
matique actuel. La raison est que malgré des années de
prescription, la première couche miasmatique n’a jamais été
véritablement traitée. Les symptômes ont été modifiés par une
série de remèdes partiels sans jamais avoir déclenché un
processus véritablement curatif. Par conséquent, le remède
approprié au portrait symptomatique initial peut encore
produire en profondeur une réponse positive.
Voici un cas susceptible d’illustrer ce propos. Un confrère
peu expérimenté se risqua à traiter un enfant souffrant de
graves troubles mentaux. Le patient reçut approximativement
une quinzaine de remèdes; certains eurent un effet partiel,
d’autres n’eurent aucune action. Lorsque le cas me fut confié,
j’étudiai la première observation et constatai que le portrait
symptomatique indiquait à l’époque clairement Veratrum
Album; ce remède avait bien été prescrit mais seulement lors
de la dixième prescription au milieu d’une variété d’autres
remèdes. Me fondant sur l’observation initiale, je décidai de
prescrire Veratrum Album SOM (les hautes dilutions sont
préférables dans ces cas) et conseillai à la famille d’attendre
trois mois afin de pouvoir évaluer valablement l’action du
remède. Après trois mois le portrait symptomatique de Nitri-
cum acidum se dessina et ce deuxième remède acheva la
guérison.
Cet exemple montre que la couche miasmatique initiale
nécessitait Veratrum Album; malheureusement lorsque le
remède fut prescrit son action fut trop lente pour être
correctement interprétée et la prescription d’un autre remède
interféra avec le processus de guérison. Lorsqu’on essaye de
corriger un cas confus, il est important de donner la meilleure
prescription fondée sur l’observation initiale et d’attendre
longtemps avant de sélectionner le remède suivant – qui
correspondra à la couche miasmatique suivante.
Si. l’on ne peut se procurer l’observation initiale, il