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la science de l’homéopathie – page 230

cin établisse une prescription à chaque consultation et même
parfois entre deux consultations. Confronté à la souffrance de
son patient, le médecin a souvent la tentation de lui céder. S’il
y succombe, il risque de perturber le cas. Une erreur de
prescription chez des patients ayant un mécanisme de défense
très faible fera perdre beaucoup de temps, elle augmentera les
souffrances du patient et ruinera la réputation du praticien.
Face à de tels patients, l’homéopathe doit posséder une
sérieuse connaissance de la pathologie. Il est trop facile de
laisser souffrir un patient en croyant que la guérison évolu
dans une direction positive alors qu’il se produit en fait des
dommages pathologiques graves. Il faut savoir que ce pro-
blème se pose, même à des cliniciens expérimentés.
Les cas incurables
La troisième catégorie de patients nécessitant un traite-
ment à long terme sont ceux qui ont déjà franchi le seuil de
curabilité. Leur mécanisme de défense est si faible qu’il est
incapable de produire les réactions curatives typiques.
Ainsi, un patient incurable auquel l’homéopathe a pres-
crit un remède correct peut très bien déclarer lors de la
deuxième consultation: « Je me sens beaucoup mieux ». Il ne
faut pas se leurrer. Cela ne signifie rien de plus que: la
souffrance aiguë a été considérablement soulagée, mais l’état
général quant à lui n’a pas été fondamentalement modifié.
Leur souffrance précédente était telle que ces patients ont le
sentiment que leur état général s’est amélioré.
Dans les cas incurables, il ne faut pas s’attendre à voir les
symptômes « sauter» d’une couche profonde vers une couche
périphérique. Le seul objectif raisonnable que puisse se fixer
l’homéopathe est de procurer à son patient un soulagement
des souffrances immédiates de sorte qu’il finisse ses jours
aussi décemment que possible.
Les rechutes sont fréquentes et rapides; lorsqu’elles se
produisent, le portrait symptomatique s’est presque toujours
modifié; le praticien doit donc se montrer très attentif afin de
déceler les nouveaux portraits symptomatiques.
Si des éruptions cutanées se manifestent il est peu
probable qu’elles s’accompagnent d’améliorations réelles à
des niveaux plus profonds – quoique l’on puisse observer cela
dans un très petit pourcentage de cas. La souffrance occasion-
née par ces éruptions est souvent grave et persistante. Il arrive
qu’il faille établir une prescription d’urgence alors même que