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la science de l’homéopathie – page 211

deuxième consultation exige peut-être encore plus de savoir,
de sensibilité et de discernement que la première.
Le patient doit lui aussi affronter de nouveaux problèmes.
Il a été le plus souvent impressionné par les innombrables
détails auxquels s’est intéressé l’homéopathe au cours de la
première consultation. Il risque désormais d’avoir tendance à
se concentrer sur des détails plutôt que sur l’ensemble. Il est
tiraillé entre son désir de rapporter aussi précisément que
possible l’information nécessaire et l’espoir que le remède soit
véritablement efficace. Chacun réagit en fonction de sa per-
sonnalité. Un patient « fermé », qui ne juge les faits qu’avec
un esprit rationnel et ne dévoile une information que si elle est
spectaculaire et précise aura tendance, par son extrême
prudence, à induire l’homéopathe en erreur en l’amenant à
croire que le remède n’a pas agi. Un patient « ouvert », mû par
le désir de donner de bonnes nouvelles, risquera de communi-
quer une information essentiellement optimiste. Un hypocon-
driaque toujours soucieux d’impressionner le médecin par
l’importance de ses problèmes s’attachera à des détails insi-
gnifiants, négligeant de mentionner les symptômes ayant été
soulagés et exagérant la gravité des nouveaux symptômes. Les
patients hypersensibles peuvent connaître des modifications
spectaculaires après avoir pris la dose initiale et ne plus prêter
une attention suffisante aux modifications à long terme.
Il est donc essentiel que les patients fournissent à 1 ‘homéo-
pathe des rapports aussi précis et aussi objectifs que possible.
Les patients qui risquent d’oublier les différents changements
prendront utilement des notes; en revanche, ceux qui sont
obsédés par les détails doivent s’en garder car ils risqueraient
de déformer le portrait général. L’homéopathe, quant à lui,
doit se montrer encore plus attentif au cours de la deuxième
consultation. Il analysera les réponses avec une grande pru-
dence en gardant toujours à l’esprit le danger qu’il y a à
prescrire un remède incorrect ou à un mauvais moment.
Beaucoup d’homéopathes réussissent à sélectionner le remède
correct dès la première consultation mais nombre d’entre eux
ruinent leur succès initial en interférant par la suite par des
prescriptions incorrectes ou hâtives.
Prenons le cas d’un de ces patients « fermés» qui a reçu le
remède correct mais n’est pas encore certain, au moment de la
deuxième consultation, que le remède ait agi. Il ne tient pas à
se montrer trop optimiste et annonce qu’il n’a pas enregistré
de modification précise de son état. L’homéopathe reprend le
cas et constate qu’il n’y a eu que quelques modifications
facilement explicables par les facteurs environnementaux; il