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la science de l’homéopathie – page 208

Si l’on prescrit plus d’un remède (ou plus d’une technique
thérapeutique), il est impossible’ d’en évaluer avec précision
les effets thérapeutiques. Comment savoir lequel des compo-
sants d’une combinaison a agi? Il est par ailleurs impossible
de prévoir les interactions susceptibles de se produire dans
une combinaison d’influences thérapeutiques. Si un remède
particulier agit d’une façon particulière lorsqu’il est adminis-
tré seul, comment déterminer la manière dont il réagira une
fois qu’il aura été perturbé au sein d’une combinaison?
Supposons qu’on prescrive à un patient une combinaison
de six remèdes homéopathiques différents et qu’il s’ensuive
une aggravation de son état de santé. Que se passe-t-il? Se
produit-il une forme d’aggravation complexe? Un remède
a-t-il produit une crise curative alors qu’un autre a antidoté un
progrès antérieur éventuel? Un remède agit-il après quelques
jours alors qu’un autre n’agira qu’après une semaine? Le
patient est-il particulièrement sensible à une substance pré-
cise? Laquelle? Si l’aggravation est sérieuse, comment sélec-
tionner le remède suivant qui sauvera le patient?
Prenons le cas inverse: un patient reçoit une combinaison
de six remèdes et au bout de trois mois on enregistre une
amélioration notoire de son état de santé. Lequel des remèdes
est-il à l’origine de cette amélioration? Si l’amélioration ne
s’avère que temporaire sur quelle base choisir le remède
suivant? Supposons que le remède actif ait été prescrit à une
dilution trop basse pour produire une guérison permanente,
comment décider lequel des six remèdes, il faut prescrire à
une dilution plus haute?
Bien d’autres questions se posent encore à ce sujet. Les
remèdes ayant été expérimentés de manière individuelle, que
se produit-il lorsqu’on les combine? L’action résultante sera-
t-elle simplement un mélange des expérimentations prises
séparément, la « somme des parties» ? Ou le portrait sympto-
matique combiné sera-t-il radicalement différent? Aucune
expérimentation n’a jamais été conduite sur des combinaisons
de remèdes, aussi on ne peut prévoir l’ensemble de symptômes
qu’une combinaison quelconque peut guérir.
La pratique consistant à donner des combinaisons de
remèdes viole les lois fondamentales de l’homéopathie – et
celles du bon sens. Elle est pourtant courante dans certains
pays. Certains homéopathes observent un cas, ne réussissent
pas à déterminer un remède couvrant la totalité des symptô-
mes et prescrivent une combinaison de remèdes, chacun d’eux
étant destiné à couvrir une partie du cas. D’aucuns mélangent
les dynamisations ou prescrivent des remèdes à un certain