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la science de l’homéopathie – page 202

Un homéopathe expérimenté possède une telle connais-
sance de l’ « essence» des remèdes qu’il est capable de la faire
correspondre directement et immédiatement à l’essence du
patient. S’il perçoit clairement et sans équivoque une
« essence », il lui suffira de préciser alors quelques symptômes
supplémentaires pour sélectionner le remède à prescrire. Il
n’en demeure pas moins que la prise de l’observation doit être
complète afin de s’assurer qu’il n’existe pas de symptôme
contradictoire. Elle est toutefois simple et rapide.

La situation est plus complexe lorsqu’un ou deux symptô-
mes vont à l’encontre du remède pressenti. L’homéopathe doit
alors tout reprendre à zéro et reconsidérer le cas dans son
ensemble. Dans un tel cas la procédure à suivre est sensible-
ment la même que pour un débutant. Il envisage soigneuse-
ment la totalité des symptômes, prend en considération toutes
les incertitudes, étudie les rubriques appropriées du Réper-
toire et en définitive s’attache aux symptômes particuliers. Il
doit prêter grande attention au cas; pour aboutir parfois à une
sorte de compromis. Quoi qu’il en soit, la prescription finale
doit toujours faire correspondre aussi fidèlement que possible
la totalité des symptômes du patient avec la totalité des
manifestations du remède.

Dans des cas aussi complexes, il est parfois nécessaire
d’ « écarter» même d’importants symptômes mentaux ou
généraux pour se fier à des symptômes apparemment moins
significatifs mais plus particuliers. Il est impossible de décrire
avec précision dans le cadre de cet ouvrage la procédure à
suivre. Chaque cas est tellement particulier que le choix du
remède devient le fruit de l’expérience du thérapeute.

On rencontre fréquemment des cas présentant de nom-
breux symptômes communs et seulement deux symptômes
particuliers. L’obtention d’un portrait symptomatique dis-
tinct est alors impossible. La répertorisation est faite mais en
raison du nombre de symptômes communs ce sont les remèdes
les plus expérimentés qui se dégagent automatiquement de la
représentation, remèdes que nous appelons « polychrests ».
Les chances de distinguer le véritable remède sont dans ce cas
des plus réduites. En présence d’un tel cas il est permis de se
concentrer exclusivement sur les symptômes particuliers –
sans même prendre les résultats de la répertorisation en
considération. Le remède sera choisi en se reportant aux
rubriques décrivant les symptômes particuliers et bien sou-
vent ce sera un remède peu courant. Il faudra, avant de le
retenir, se reporter comme d’habitude à la Matière Médicale.
Dans certains cas, l’état chronique du patient peut rernon-