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la science de l’homéopathie – page 173

mes découverts. Ainsi, lorsqu’un patient se dit « déprimé », il
est important de savoir ce qu’il entend exactement par là – ce
terme s’est tellement banalisé qu’il ne signifie plus grand-
chose. Dans certains cas il exprime un désir suicidaire, dans
d’autres le désespoir, le découragement, le manque d’auto-
estime, l’anxiété, le pessimisme, l’apathie, la léthargie men-
tale, etc.
Les symptômes étant précisés, l’homéopathe doit s’effor-
cer de découvrir leur signification particulière dans la vie du
patient. Lorsqu’une description est trop générale, il ne doit
pas hésiter à demander au patient de préciser sa pensée, de
donner un exemple concret. Faute de dégager une image
« vivante» de la symptomatologie, il est pratiquement impos-
sible d’établir une prescription efficace. .f
Une fois obtenu une symptomatologie homéopathique
détaillée sur le plan physique, la relation entre patient et
médecin est telle qu’il devient possible à ce dernier de
s’enquérir des symptômes mentaux et émotionnels. Ceux-ci
sont d’une importance capitale en homéopathie et doivent être
étudiés avec la plus grande attention. C’est à ce stade que le
patient sera appelé à livrer ses secrets intimes et que le
thérapeute doit faire preuve de tact et de sensibilité.
Les malades chroniques en particulier refoulent au plu
profond d’eux-mêmes des sentiments, des pensées, des expé-
riences qui leur font honte ou les embarrassent. Ils s’imagi-
nent que ces secrets sont tellement inacceptables ou cho-
quants que personne ne sera capable de les comprendre. Il est
pourtant indispensable que l’homéopathe en prenne connais-
sance car ils traduisent l’activité du mécanisme de défense aux
niveaux les plus profonds de l’organisme. Lorsque ces symptô-
mes jaillissent à la surface – en particulier si leur émergence
s’accompagne d’émotions fortes – l’homéopathe sait que la
pathologie a livré son « essence »; Alors, et seulement alors, il
peut sélectionner un remède qui agira sur les couches les plus
profondes du mécanisme de défense et entraînera une gué-
rison.
Révéler ces symptômes intimes est un processus délicat.
La première indication de leur présence peut être une tension,
une hésitation, un geste ou une inflexion de la voix. Le patient
les ayant refoulés soigneusement, il s’efforce de les laisser
enfouis en lui et d’aborder des sujets moins pénibles. C’est au
médecin d’être attentif à cette dynamique. Dans notre.
contexte culturel nous avons recours à toute sorte de signes
(verbaux ou non) pour prévenir autrui de la limite qu’il ne doit
pas franchir. Ce processus s’effectue à un niveau subliminal.