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la science de l’homéopathie – page 168

goût. Les interruptions doivent être limitées au minimum et le
patient ne doit jamais se sentir bousculé.
Le praticien doit lui expliquer qu’une consultation
homéopathique s’intéresse à l’ensemble de son être et pas
uniquement à ses problèmes physiques. Il doit toutefois se
garder d’entrer trop dans les détails, risquant de perturber son
patient. Il faut éviter que celui-ci ne s’attarde sur des détails
insignifiants, négligeant les points importants.
L’attitude du praticien déterminera la qualité de l’obser-
vation. Il est capital qu’il se sente concerné par le bien-être du
patient. Il exprimera son intérêt en posant quelques questions
discrètes et en se montrant un auditeur attentif. Si le patient a
le sentiment que le thérapeute est sincèrement intéressé, il
sera disposé à se confier plus facilement.
Le praticien doit se garder de tout jugement moral. Il ne
doit pas dispenser de conseils ni interférer avec la conduite de
vie du patient. Si celui-ci s’estime critiqué, il se repliera sur
lui-même refusant de divulguer des informations importantes.
La largeur d’esprit est une qualité essentielle pour un
homéopathe. D’une part, elle favorise la liberté d’expression
du patient; d’autre part elle permet au praticien de percevoir
le cas dans sa réalité. Il évite ainsi de tirer des conclusions
hâtives. Il faut surtout prendre toujours soin de ne pas
cataloguer un cas à partir d’expériences antérieures ou d’une
application abusive de la Materia Medica. C’est ce qu’exprime
Hahnemann dans l’Aphorisme 100 :
« L’idée qu’une telle épidémie ou telle maladie sporadique
ait déjà existé ou non sous une dénomination quelconque,
n’influence en rien le médecin dans sa recherche des remèdes
répondant à une maladie infectieuse régnante.
La manière d’étudier et celle de traiter de telles maladies
restera toujours la même, quelque nouvelle ou singulière qu’ait
pû être n’importe quelle épidémie précédente.
En fait, on doit toujours regarder l’image caractéristique de
chaque maladie régnante comme une chose nouvelle ou incon-
nue, et l’étudier à fond, l’étudier pour elle-même, si l’on veut
être véritablement médecin.
Etre un praticien consciencieux et scrupuleux de l’Art de
guérir, c’est ne jamais substituer l’hypothèse à l’observation;
c’est n’admettre comme connu, soit en totalité soit même
seulement en partie, un cas donné de maladie dont le traite-
ment nous a été confié, qu’après en avoir scruté avec soin
toutes les manifestations … (1) »
James Tyler Kent, l’un des grands noms de l’homéopathie,
reconnaît humblement que l’homme a une tendance innée à