Books

la science de l’homéopathie – page 51

progression vers le centre est de moins bon pronostic qu’une
progression linéaire au sein d’une hiérarchie unique.
Nous allons prendre pour illustrer cela le cas de trois
patientes souffrant d’eczéma:
1. Eczéma chez une femme traitée par pommades à base
de cortisone appliquées soigneusement pendant trois ans.
Durant ce traitement l’eczéma semble maîtrisé mais la
patiente remarque que son humeur devient de plus en plus
maussade et qu’elle est d’une irritabilité excessive. Elle a, en
outre, tendance à limiter ses contacts sociaux. A ce stade, le
centre de gravité s’est déplacé du plan physique au plan
émotionnel; le traitement était donc suppressif. Elle suit, en
définitive, une pratique méditative qui améliore son état mais
après quelques mois, elle commence à se plaindre d’une
rhinite allergique. Ce symptôme représente une nouvelle
progression sur le plan physique mais à un niveau plus
profond que la peau – à savoir, les muqueuses. Elle est moins
maussade, moins irritable mais elle est handicapée par cette
rhinite allergique qui se transforme en crises de sinusite aiguë.
Si on lui prescrit des antihistaminiques, des antibiotiques, des
injections intra-nasales de cortisone, la patiente risquera une
nouvelle détérioration sur le plan émotionnel, plus grave que
la première ou une dégradation au niveau physique comme un
asthme bronchique. Il peut donc se produire une dégradation
linéaire de la santé sur le même plan ou encore un saut du
centre de gravité vers le niveau émotionnel- ce qui serait de
moins bon pronostic.
2. Eczéma chez une femme ayant refusé les traitements
palliatifs c’est-à-dire les pommades à base de cortisone.
L’eczéma persiste depuis plusieurs années sans pour
autant s’aggraver. Cette patiente perd malheureusement son
mari dans un accident de voiture. Suite à ce stress émotionnel,
son eczéma disparaît mais elle connaît des périodes d’anxiété,

de peur et d’hallucinations. Si on lui prescrit des tranquilh-
sants pour calmer les symptômes émotionnels et s’ils s’avèrent
efficaces, l’eczéma réapparaîtra sûrement tandis que les
syrnptômes émotionnels disparaîtront. Les tranquillisants
agissant cependant de manière suppressive, la dégradation
pourra se produire de deux manières différentes, selon la force

ou la faiblesse du mécanisme de défense. S’il est relativement
fort, elle risque de souffrir d’une rhinite allergique ou d’un
asthme bronchique (retour au plan physique, mais à un niveau
plus profond). S’il n’est pas assez fort pour supporter l’in-
fluence suppressive des tranquillisants, une dégradation plus
profonde à un niveau émotionnel ou mental se manifestera.