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la science de l’homéopathie – page 32

paralysé et incapable de s’exprimer clairement. Des penseurs
comme Ramana Maharashi et Ramakrishna continuaient à
dispenser leur enseignement alors même qu’ils étaient atteints
d’un cancer.
En revanche, si un trouble se manifeste sur le• plan
mental/spirituel, l’existence même de l’individu est menacée.
C’est ce que confirment des états comme la sénilité mentale, la
schizophrénie ou l’arriération mentale. S’il est exact que le
corps physique est le médium permettant aux qualités supé-
rieures de s’exprimer, le maintenir à tout prix en bonne santé
ne doit pas devenir une fin en soi. L’homme le plus primitif
peut perdre la volonté de vivre s’il est victime d’une trahison
ou s’il perd la liberté ou l’amour.
Il existe également une hiérarchie au sein de la fonction
mentale. A intensité égale, les troubles de la mémoire sont
moins graves que la difficulté à se concentrer; elle-même
moins grave que celle de penser.
La compréhension précise d’une telle hiérarchie est indis-
pensable pour établir un pronostic sur un cas donné. Si au
cours d’un traitement l’état confusionnel d’un patient s’accen-
tue alors qu’on a soulagé un symptôme physique particulier, il
est nécessaire de conclure que son état de santé s’est dégradé.
Cette constatation n’a pas une valeur purement académique
car les conséquences pouvant résulter de certains gestes
thérapeutiques irréfléchis risquent de mener à une dégrada-
tion progressive de la santé à l’échelle mondiale. De nos jours
la population est, dès son plus jeune âge, exposée à des
thérapeutiques suppressives qu’il faut peut-être mettre en
rapport avec l’accroissement du taux des maladies chroniques
et de la mortalité enregistré au cours des dernières décennies
(1-3). Le chaos spirituel dans lequel s’est enfoncé le monde
moderne est sans doute lui aussi une conséquence de cette
progression. James Tyler Kent, médecin américain du début
du siècle, résumait déjà cette tragédie par ces mots extraits de
son œuvre Lesser Writings :
On ne permet plus, aujourd’hui, à aucune éruption cutanée de se
développer. Tout ce qui apparaît sur la peau est aussitôt sup-
primé. Si cette manie persiste, la race humaine disparaîtra
purement et simplement de la surface de la terre.
Lorsque nous nous trouvons confrontés à un patient, est-il
possible d’apprécier pratiquement son état de santé sur le plan
mental? La santé n’est pas seulement une absence de symp-
tôme, elle se caractérise par un certain nombre de qualités